Dès 1965, la communication entre en campagne avec la candidature Lecanuet. Certainement était-il trop en avance sur son époque : Campagne présidentielle "à l'américaine" directement inspirée du clan Kennedy.
"La France en marche" de Jean Lecanuet est incroyablement moderniste pour une France gaullienne. Les thèmes des slogans de campagne sont très importants et marquent de façon indiscutable l'image du candidat. Ainsi, en 1995, "La France pour tous" de Jacques Chirac est une relecture de "La France unie" de François Mitterrand sept ans plus tôt. Il se place ainsi davantage en dauphin de François Mitterrand plutôt qu'en candidat de l'alternance.
Pour les présidentielles 2007, Ségolène Royal commence sa campagne de communication avec un slogan qui ne fait pas référence à la France, mais qui marque l'incarnation d'une alternance radicalisée : "Pour que ça change fort" est une version qui se veut plus directe du message que Lionel Jospin a tenté de véhiculer en 1995 : "Le Président du vrai changement". A vouloir se démarquer alors de l'héritage de François Mitterrand, il a nié une opinion publique apaisée qui retenait du Président sortant l'image d'un homme d'Etat d'une envergure exceptionnelle et s'abstenait de jugement.
La stratégie de communication de la candidate socialiste ne semble pas toucher véritablement son but, en particulier auprès de l'électorat traditionnel de gauche. La campagne de Ségolène Royal veut dès lors se radicaliser davantage et le slogan est repensé pour devenir "Plus juste, la France sera plus forte". Difficile de ne pas voir là encore une réinterprétation du message que Lionel Jospin n'a pas su incarner en 2002 avec "Présider autrement une France plus juste"!
De son côté, Nicolas Sarkosy développe une stratégie de communication homogène qui puise son inspiration dans les succès historiques qui ont marqué les présidentielles. Le parallèle avec l'affiche de François Mitterrand en 1981 est une évidence. Le paysage de campagne française derrière le candidat incarne la sérénité. Une sérénité qui faisait défaut au ministre Sarkosy dans l'opinion. Le slogan "Ensemble, tout devient possible" rappelle étrangement quant à lui le message incarné par Jacques Chirac en 2002 : "La France en grand, la France ensemble". L'impact psychologique du second tour de l'élection présidentielle de 2002 avec son "union sacrée" derrière le candidat Chirac d'une part, et le souvenir pour d'autres de la modernisation de la société française avec l'arrivée de François Mitterrand en 1981 donne une assise très large en terme d'image au candidat Sarkosy.
En 1981, François Mitterrand devait représenter une vrai volonté politique (force) et rassurer les électeurs qui pouvaient s'inquiéter de l'arrivée d'un président socialiste (tranquille). François Bayrou reprend le thème de la force dans son slogan de campagne en 2007 : "La France de toutes nos forces" veut marquer cette incarnation de la volonté d'une société nouvelle. Le candidat centriste se place donc lui aussi dans l'héritage de François Mitterrand pour marquer sa volonté farouche de changer la France et la moderniser.
Il ne semble pas si facile pour les candidats d'aujourd'hui de représenter l'idée que les Français se font du Président de la République. Bien sûr, c'est l'élection du contrat : l'engagement d'un peuple avec un homme (ou une femme) autour d'un projet de société. Mais c'est aussi l'incarnation de la France. Et les Français veulent une France forte, puissante, fière et digne. François Mitterrand dont la référence est indéniable dans tous les discours des candidats cités, à l'exception de Ségolène Royal issue d'un parti socialiste qui ne sait pas assumer cet héritage, représente finalement le Président que les Français veulent aujourd'hui : Un Président qui tient ses engagements (93 des 100 propositions de 1981 ont été concrétisées), un Président qui incarne la France avec grandeur sur la scène internationale, un Président qui peut réconcilier les Français avec leur(s) Histoire(s).
Saurons-nous trouver un tel Président pour la France?...
Jean Lecanuet, on avait presque oublié, pour certains ce doit être un inconnu, il était le 3ème homme des élections de 65, il était jeune et représentait la nouveauté. j'ai le souvenir des discussions entre mes parents et leurs amis qui avaient délaissé le général pour ce nouveau prétendant.
Rédigé par : christiane | 26 février 2007 à 17:36
93 propositions de 81 ont été concrétisées il aurait peut être été souhaitable que certaines soient examinées plus sérieusement
et judicieusement et avec plus de concertation. Toutes ces promesses électo
rales m'affolent tout ce que l'on nous promet aujourd hui ne semble pas toujours réfléchi Oui pour un président qui incarne la France avec grandeur, qui réconcilie les français avec leur histoire, qui redonne l'envie d'entreprendre à cette France qui s'enlise, qui nous sorte du marasme actuel qui nous redonne le gout du travail la volonté de progresser, et ensusite à chacun de nous de faire des efforts. Saurons nous le trouver ?
Rédigé par : christiane | 26 février 2007 à 18:02